Le premier démay lo kèr de l'année, ce vendredi 15 septembre 2017 a mis à l'honneur Monique Séverin, à l'occasion de la parution de son dernier roman, La Bâtarde du Rhin (Vents d'ailleurs).
Ce roman retrace l'histoire d'une jeune fille, Kozima, née d'un amour interdit entre une jeune pianiste allemande amoureuse et un soldat, stationné en Rhénanie et originaire d'une colonie française, La Réunion.
Le soldat quitte l'Allemagne et malgré le mariage de sa mère et l'adoption par son beau-père, Kozima sera qualifiée de « bâtarde » sous le nazisme. Menacée de stérilisation par un médecin fou, elle s'enfuit, survit à la guerre et retrouvera son père adoptif. Après la mort de celui-ci, la recherche de son vrai père devient une nécessité. Elle prend le bateau pour retrouver son autre famille, celle de La Réunion.
Un roman de quête, à la recherche d'une histoire familiale tue et douloureuse, d'une société réunionnaise au lendemain de la départementalisation marqué par l'histoire coloniale et à la recherche de soi, la quête ultime.
Pour la partie musicale, la jeune chanteuse Elodie Lauret, venue spécialement de Saint-Pierre, nous a charmés avec ses compositions musicales, teintées de douceur et de nostalgie.
Extrait de la Bâtarde du Rhin :
"L'île était là, devant elle. Kozima la regardait approcher. Une montagne, placide, sommet de plus de trois mille mètres qui venait à la rencontre du paquebot, sans précipitation. Ce qu'elle allait y trouver, elle l'ignorait, cela n'avait pas d'importance. Approcher, comprendre, saisir l'aléatoire qui l'avait condamnée, forme refusée, réduite, objet de honte, dans un pays d'Europe, celui où elle était née, que ses cellules corrompues pouvaient dégrader." (p.7)
