C'est à la bibliothèque de la Montagne que Peggy Loup Garbal a reçu l'écrivain Vincent Constantin à l'occasion de la parution de son recueil de huit nouvelles, Lom-Kok - Editions Poisson rouge.
La nouvelle qui donne son titre au recueil s'inspire d'une rumeur qui a défrayé la chronique et effrayé les enfants, il y a trente ans.
Comme les sept autres nouvelles, elle nous emmène dans un univers halluciné, mêlant le réalisme et l'imaginaire.Des personnages harassés par la vie, ou saisis par la fatalité, y entrent en interaction avec des entités supérieures qu'ils subissent, affrontent, révèrent ou utilisent. ( Quatrième de couverture du recueil).
Vincent Constantin, récompensé par le concours Lankréol écrit d'abord ses nouvelles en créole puis les traduit en français. Il nous parle de ses origines, de ses croyances et de ses influences notamment littéraires. Petit à petit, l'écrivain se dévoile mais c'est surtout dans ses écrits qu'il se libère.
"Le devineur a dit que c'est la terre du cimetière qui crie dans mes rêves, que ce sont les ancêtres qui cherchent à m'emmener dans le pays d'en bas. Je lui ai dit que c'était peut-être mon papa, mon dada et mon fils. Il a pris une poignée de terre du cimetière qui contient des cendres d'ancêtres. A force d'enterrer les morts sur les morts, à force de chavirer la terre, c'est obligé que remontent les cendres des ancêtres. Donc il a pris une poignée de terre et l'a lâchée devant moi. Au lieu de tout de suite tomber au sol, elle est descendue en tournant trois fois autour de moi. Alors, le devineur a dit : " ce n'est pas ton papa, ton dada ou ton fils ; ce sont les ancêtres qui veulent ton corps en offrande."
Extrait de la nouvelle Les os vagabonds.
Merci à Emilie Ducrot, qui a assuré la partie musicale avec talent et à la bibliothèque de la Montagne pour leur sympathique accueil !